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jeudi 20 mars 2014

Derniers kilomètres en Turquie


On rejoint la ville de Sanliurfa, au sud, en bus. On y retrouve des amis rencontrés par couchsurfing à Konya quelques mois auparavant. On vit comme dans une petite collocation pendant quelques jours et ça nous plait bien.
On apprécie les ruelles claires de cette ville aux maisons anciennes. Le bazar est lui aussi fascinant et on voit de nombreuses femmes aux robes bien colorées.



De petites terrasses dans la cour intérieure d'un ancien caravansérail incitent au backgamon et à la lecture.




Urfa est aussi une ville de pélerinage. En effet on raconte que le prophète Abraham y serait né. On peut y visiter la grotte dans laquelle il était caché les premières années de sa vie. Au centre, dans le grand parc où les habitants prennent le soleil et pique-niquent, il y a deux petits bassins avec des carpes sacrées. Comme Abraham détruisait des dieux paiens, il a été immolé mais Dieu a transformé le feu en eau et les braises en poissons. Dans ces bassins, on voit donc des carpes bien nourries par tous les "fidèles" qui n'osent pas les toucher car cela les rendrait aveugles.




Un soir, on s'occupe du repas. Il existe un four collectif de quartier (celui de la boulangerie) dans lequel chacun peut amener ses plats à faire cuire. On en profite pour cuisiner un gratin de pommes de terre (ou de la crème avec des patates...). C'est toujours un plaisir d'avoir un four à disposition... On passe un bon moment avec ces boulangers aux gestes rapides et efficaces pour confectionner pide (genre de pizza turque) et pains plats en grande quantité.
On s'essaie même à la formation de deux galettes.


Durant le souper, un ami parlant kurde étant présent, on lui demande la traduction de quelques mots qui nous paraissent importants pour la suite du voyage. On se rend compte que notre vocabulaire turc s'est bien étoffé en quelques mois et qu'il ne sera pas évident d'apprendre tous les équivalents en kurde si rapidement. Mais ça fait plaisir de se rendre compte de l'acquis. Dans cette partie de la Turquie, un grand nombre de Turcs parlent turc, kurde et arabe.
On passe un bout de soirée dans un petit pan d'escalade installé dans un hangar par les 2-3 grimpeurs de la ville. C'est chouette de pouvoir découvrir ce genre d'endroits auxquels on n'aurait pas accès (ou plus difficilement) en ne voyageant qu'en hôtels. Pas trop grimpé mais les bras s'en sont souvenus longtemps...




Apres quatre belles journées en colloc, on décide de rentrer en autostop. Apres deux voitures, on a droit a notre baptême de camion, sous la pluie. Quand je lui demande s'il y a beaucoup de femmes chauffeurs en Turquie, il me répond que non et me demande si je veux essayer....Surprise, je ne comprends pas tout de suite puis accepte. Je prends le volant pour 1km sur la bande d'arrêt d'urgence tout lentement. Il n'a pas l'air si rassuré et répete plusieurs fois "yavash yavash" (lentement, un mot qu'on a assez vite appris en Turquie pour parler de notre rythme de voyage...).


On reprend nos vélos qui hibernaient depuis presque 10 jours... On ne les sort peut-être pas assez...Direction Mardin toujours plus à l'est. Des sacs d'oignons sur la route nous indiquent un vendeur un peu plus loin. Il nous invite pour le thé et à partager son repas. Deux plats, l'un composé d'aubergines -les meilleures que j'ai goûtées depuis le début du voyage- et l'autre, une sorte de purée de pomme de terre. Un vrai repas de végétarien :-). C'est un vrai régal, préparé par une de ses deux femmes.

On atteint sous la pluie la ville de Mardin où on trouve un trafic dense et des forces de police bien présentes. Erdogan, le premier ministre y est en visite. On a croisé une foule similaire quelques jours avant à Urfa alors qu'il était la bas. Campagne politique importante pour les élections de la fin du mois. C'est un vrai spectacle que d'observer un agent de circulation essayant, parfois en vain, de faire son travail.



Chaque parti a sa musique et on croise souvent des camionnettes recouvertes des élus, hauts-parleurs aux maximum, allant de ville en villages pour distribuer des tracts et des bonbons.
On découvre la vieille ville d'abord sous la pluie. On se réchauffe derrière l'échoppe d'un vendeur d'ustensiles divers dont certains pour les ânes qui transportent encore les marchandises dans les ruelles étroites de ce marché ou font office de "camions poubelles". Apres avoir terminé le thé qu'il nous a commandé, avec son air malicieux, il remplit nos verres de vin syrien fait maison et stocké dans une vieille bouteille de coca...



Le soleil finit par se montrer et nous permet d'apprécier davantage cette jolie petite ville accrochée au flanc d'une colline surplombant les plaines infinies de la Mésopotamie entre le Tigre et l'Euphrate en direction de la Syrie.




Sur notre route en direction de Midyat, on boit un café chez un professeur d'anglais venant de Syrie. On échange un peu sur l'islam. Il nous explique que c'est respecter les femmes que de ne pas les envoyer travailler car après, elles seraient trop fatiguées pour s'occuper de la maison et des enfants. Je lui parle de la répartition des tâches mais c'est un concept qui parait inconcevable. Puis il n'a pas confiance en les autres hommes qui pourraient travailler avec elle et s'en rapprocher. Il dit qu'il faut lutter contre le mal en nous.
C'était assez spécial comme moment, et d'autant plus que cette dame était là, adorable, à nous servir café et fruits mais ne comprenait pas ce qui se disait. Et il parlait d'elle comme si elle était son appartenance et que lui devait décider ce qui était bon pour elle ou pas.
Difficile pour moi de ne pas juger quand on nous exprime si clairement les faits et qu'ils vont complètement à l'inverse de l'idée que je me fais du couple.

Puis en arrivant dans une autre petite ville, on croise plusieurs femmes portant la burqa sans même cette grille pour les yeux, leur visage est complètement recouvert, du noir de la tête aux pieds. C'est la première fois depuis le début du voyage et ça ne m'est pas facile de faire comme si de rien n'était. On m'avait dit que dans le coran il est écrit que la femme devait être couverte (comme dans la Bible d'ailleurs, les habits des nones est d'ailleurs bien ressemblant si ce n'est le visage découvert), mais il n'est pas question de se couvrir le visage.
Est-ce une volonté des femmes de se couvrir ainsi ou juste l'obéissance à des hommes qui ne veulent pas qu'elles se "dévoilent" à autrui? D'où vient cette tradition qui cache les femmes?
Je n'arrive pas à accepter ou comprendre cela. J'aimerais bien avoir le point de vue d'une femme là dessus, surtout pour le port de la burqa, mais j'ai l'impression que si elles parlent anglais et ont une certaine éducation, c'est qu'elles ne sont pas dans un mode si traditionnel.

Et si on doit cacher les femmes au regard des hommes, est-ce qu'on considère que l'homme a un comportement si instinctif qu'il ne peut se contrôler? C'est une bien triste image à mon goût. Je ne connais certainement pas du tout assez le sujet et tout ce que cela représente mais j'ai été ces quelques jours assez troublée par ça rajouté au fait que depuis quelques mois, c'est quand même le plus souvent au près de Séb que les hommes s'adressent et que cela devrait continuer.



A une station essence, on nous propose la salle de prière pour poser nos matelas et sacs de couchage. On accepte avec plaisir et encore plus quand on voit le ciel devenir noir et la pluie commencer à tomber. Après avoir mangé, le patron nous prie de venir vers lui et on passe la fin de soirée à siroter vins et bières assis sur des journaux au sol dans les toilettes. Décidément, les Turcs n'arrêteront pas de nous surprendre.

Une fin d'après-midi, on découvre le monastère de Morgabriel au milieu d'un cadre naturel magnifique entouré d'amandiers en fleurs et de pistachiers. On est ravi quand le guide nous ayant mené dans les différents parties du  monastère nous ouvre une petite pièce où nous pourrons passer la nuit.
C'est encore un beau contraste dans les nuits et on a parfois l'impression que les journées se démultiplient quand on compare les endroits où nous sommes le matin et le soir par exemple.



On partage le repas en silence avec l'évêque, des moines et autres personnes dont un Suisse de Sargans venu là pour apprendre à lire et écrire l'araméen qui est instruit ici. Comme c'est le carême, leur repas est léger et sans viande. Comme on est des invités, la notion de léger est oubliée pour nous et c'est une double part dans nos assiettes... Comme ils attendent que le dernier ait fini pour la prière de fin, on pourra dire que c'était notre repas le plus rapide...



Le lendemain matin, on se lève avant 5h pour assister au premier office.
Ces quelques heures font contraste avec l'accueil que nous réserve les petits enfants à l'extérieur en essayant de nous viser avec des cailloux et en me criant des gros mots. On avait lu ça sur des blogs de cyclistes traversant cette région. Heureusement pour nous, ils ne visent toujours pas très bien. Séb s'est arrêté pour leur demandé s'il y avait un problème et tenter de leur expliquer (en turc!) que c'était pas forcément une très bonne idée...



Les limites de la Turquie se rapprochent. On est tout proche de la frontière syrienne notre avant dernière nuit et c'est d'ailleurs chez trois jeunes syriens que nous sommes accueillis. Ils sont venus travailler dans la ville frontalière de Cizre. Ils ont étudié le français à l'université de Damas et c'est intéressant de pouvoir partager et discuter avec eux de leur situation et sur ce qu'ils vivent.

Voilà maintenant plus de cinq mois que nous voyageons dans ce magnifique pays. Notre ikamet (permis de séjour) touche à sa fin le 22 mars. Il est temps pour nous d'aller découvrir d'autres contrées.

mercredi 5 mars 2014

Entrée au Kurdistan


De retour aupres de nos vélos, on prend bien notre temps pour redécoller. C'est apres un petit passe moi les jumelles et un film qu'on met les voiles. Bon, on craque et on fait encore halte a la sortie de la ville a une terrasse qui nous appelle pour déguster une petite glace. Elles sont réputées ici et on le comprend bien.

Un soir, on s'arrête dans un nouveau parc avec des arbres bien alignés, des pelouses et des places de pique-nique.  A peine est-on arrivé qu'un membre d'une grande famille pique-niquant la nous amene deux gros tavuk ekmek (sandwichs de poulet grillé). Ca fera double ration pour Sébastien. On partage ensuite quelques thés avec eux apres avoir planté la tente sur le terrain que le gardin du parc nous a indiqué.
Le lendemain matin. ce sont les hommes du chantier d'a côté qui nous convient a partager le thé pendant qu'on prend notre petit déjeuner.  Ils ont un vieux samovar sur le chantier. C'est assez fou cette culture du thé a tout endroit.




Apres une nuit au pied d'une colonne surmontée d'un lion datant de plus de 2000ans et gardant un tumulus, on traverse une magnifique riviere en tresses pouvant laisser libre cours a ses envies. De la, on peut admirer un magnifique pont romain de la même époque. On passe a coté de champs qui sont encore labourés avec les chevaux. Le temps est au ralenti dans cet endroit.







On atteint  le village de Karadut au pied du Mont Nemrut, site classé au patrimoine mondial de l'Unesco qu'on a hâte de découvrir. Il est sur la premiere page de notre guide et ça fait maintenant 5 mois qu'on le voit régulierement et qu'il nous titille.
Dans la pension ou on loge, on goûte au kumis. Il doit ressembler a celui d'Asie centrale (lait de jument fermenté). La on ne sait pas trop si c'est du lait de jument mais c'est bien fermenté. Ils adorent ça ici visiblement mais pour nous, on doit avouer qu'il faudra un peu de temps pour qu'on s'habitue (si c'est nécessaire...).

Qu'est-ce qui pousse la dessus a votre avis?
Une carte postale pour celui ou celle qui donne
la bonne réponse :-)


Le lendemain. avec nos vélos tout légers, on prend la route pavée qui monte et serpente sur les hauteurs. La pente atteint des extrêmes et on pousse mais sans sacoches, c'est bien différent. La neige fait son apparition et c'est a pied qu'on gravit les derniers kilometres de montée dans un paysage grandiose sur le massif du Taurus. Le sommet culminant a pres de 2200 metres se rapproche et nous laisse découvrir l'oeuvre d'un roi mégalomane de l'époque préromaine. Il a fait construire sur des plateforme a l'est et a l'ouest du sommet, des gigantesques statues de lui-même et de sa famille ( les dieux). Entre deux, il a fait élevé un pic artificiel de 50metres de haut. On découvre les bouts de statues qui sortent a travers la petite couche de neige qu'il reste encore la-haut. C'est incroyable de voir comme elles ont été conservées et quelle atmosphere elles rendent a l'endroit. Un vrai régal.

















On reprend la route par un "raccourci" sur une piste qui devrait nous épargner quelques metres de dénivellé... On se trouve dans un magnifique canyon aux couleurs incroyables avant de finir dans un champ de pierres.



Le jour suivant, on retrouve Daniel, rencontré sur le Nemrut. Il travaille a la construction d'un pont sur le lac du barrage d'Atatürk alimenté par l'Euphrate. Il pleut alors on reste quelques jours chez lui a Güzelsu (traduction de eau bonne ou Aubonne...). On a la chance de pouvoir visiter le chantier de ce beau pont haubané et d'en apprendre davantage sur ce mondre grâce a Daniel. Des réalités pas toujours faciles a entendre...




On traverse en ferry, on se fait bien arroser et on reprend la route a travers les plaines turques. On monte la tente sous la pluie pour la première fois du voyage, après plus de 8 mois. Des champs de pierres a l'infini sous un ciel bien bas et des quantités de troupeaux cherchant quelques brins d'herbe. L'ambiance change. Les hommes portent des shelwars, genre de pantalons bouffants et la plupart des habitants portent un foulard magnifique de couleur violette.





Troupeaux, c'est aussi synonyme de kangals (gros chiens gardant les troupeaux et n'étant pas les meilleurs amis des cyclo comme nous).

Quand ils viennent aboyer contre nous, on attend avec impatience le moment ou son maitre lui fera comprendre qu'on n'est pas dangereux...
On s'est retrouvé a un moment "bloqués" par quatre gros chiens dont un bien occupé avec une charogne sur le bord de la route. On a attendu l'arrivée d'une voiture pour passer en même temps qu'elle a côté de ces molosses.




On retrouve la grande route avec un plaisir non dissimulé et on atteint assez rapidement la ville de Diyarbakir, en plein coeur du Kurdistan, région que nous allons traverser ces prochaines semaines.
Cette ville grandit a puissance rapide. Elle a déja triplé de volume depuis 2006 et on le ressent bien en entrant par une grande route bordée de gros immeubles.


En arrivant la, on se pose sur la place centrale de la vieille ville avec un bon verre de jus d'orange frais. On ne fait pas deux minutes seuls, les gens s'approchant les uns après les autres pour discuter un moment. Entre un couple polonais-turc avec leur bébé, un jeune Turc au très bon allemand nous donnant quelques conseils, un ingénieur sur hélicoptère ou encore un jeune voulant juste être pris en photo avec Séb.

On prend de la hauteur en se baladant sur les remparts avec d'un côté le Tigre serpentant autour de champs  et de l'autre, les ruelles étroites et nombreuses de la ville. C'est d'ailleurs dans celles-ci qu'on découvre par hasard une "jam session" a la kurde (voir nouvel instantané de voyage).





On se plait dans cette ville tres vivante ou les habits tres colorés des femmes font contraste avec le noir des basaltes utilisés pour la plupart des mosquées.



La vie est douce entre les balades, la dégustation d'un café a la pistache sauvage ou un petit-déjeuner dans un vieux caravansérail.

lundi 17 février 2014

Escapades au nord

Changement de rythme lors des trois dernieres semaines. Nos papillons ont laissé place aux dolmus, car, train, marshrutka et taxis. Les températures clémentes du sud ont fait place a la neige et au froid, nos parties de cartes en tete a tete se sont transformées en parties de chibre! On a meme quitté le territoire turc durant quelques jours, pour voir ce qu'il y avait du coté de la Géorgie. Retour sur quelques moments particulierement intenses de ce voyage au coeur du voyage.

Pres de Trabzonde en Turquie, lever la tete et admirer le monastere de Sumela, construit pierre par pierre dans une falaise vertigineuse.

Le monastere de Sumela accroché a la falaise

A Tbilissi, capitale de la Géorgie, regarder la neige tomber sur la vieille ville et sur les nouvelles constructions ultra modernes.

Profiter des bains sulfuriques publics de la ville. Apres un massage vigoureux et un passage au sauna, se retrouver avec des Géorgiens nus qui t'offrent des verres de "chacha" en portant des toasts a la fraternité humaine. Et avaler le verre malgré les 10h du matin....

Passer un apres-midi devant un théatre de marionnettes et s'y retrouver le soir meme pour assister a la représentation de la "Bataille de Stalingrad". Ou quand des mains habiles font naitre de la poésie avec des fils.

Dans l'est du pays, passer une journée entre les monasteres presque millénaires, les vignobles recouverts de neige et goûter au vin fabriqué ici depuis bien plus longtemps que les monasteres existent.

Au nord, skier sur les pistes de Gudauri dans les montagnes du Caucase.

A Gori, visiter le musée Staline, né dans la ville. Meme en pleine semaine de février, une guide francophone, emmitouflée dans un bonnet en fourrure, brave le froid des salles pour nous montrer photos et souvenirs de l'homme d'acier.

Tbilissi

Le monastere d'Ananura
Delphine sur les pistes de Géorgie!


Dans un petit village turc, se rendre au café du coin pour boire des thés et jouer au okay sous l'oeil supris et amusé des habitués.

A Kars, marcher sur les trottoirs recouverts de glace en essayant de ne pas tomber. Le soir, ne pas oublier ses gants pour faire face au -18 degrés...

Marcher sur les traces de la route de la Soie entre les vestiges de l'ancienne capitale d'Ani. Soleil, neige, vieilles pierres et silence donnent une aura mystérieuse au site coincé entre la Turquie et l'Arménie.

Admirer la finesse de l'architecture des pieces, fenetres et portails du Palais d'Ishak Pasha. Prendre du recul et se rendre compte de l'environnement grandiose qui entoure le palais. Les plus de 5000m du Mont Ararat ne sont pas loin.

A Erzurum, ressortir du hammam avec le bout des doigts tout plissés et une envie de dormrir pour les prochaines 24 heures.

Portail du palais sur le site d'Ani

Ancien pont utilisé par les caravanes venant d'Orient


La belle équipe!















Pour retrouver nos papillons au sud, on a pris un bout l'Orient express qui nous a transporté a son rythme pas du tout express a travers les steppes d'Anatolie. On y a retrouvé une température douce et une grande envie de donner quelques coups de pédale.


PS: Quelques mises a jour ont été faites avec des nouvelles photos, un nouvel instantané et une adresse de poste restante a Téheran!

mardi 28 janvier 2014

Quelle chaleur!

Apres plus de trois semaines "inactives", que c'est bon de retrouver son vélo et d'avancer a un rythme normal. Bon, a la premiere montée, on rigole un peu moins... Ayant vu les infos meteo a Istanbul, on decide de tracer plein sud en direction d'Adana, region ou l'été ne finit apparement jamais. Sur la route, on est ebloui par un paysage magnifique où une chaine de montagnes enneigées nous accompagne durant plusieurs jours. Le soleil brille la plupart du temps, mais on se réveille souvent entouré de givre. Une bonne fondue suisse sous l'abside, un feu de camp, une descente a toute allure, des gens souriants et voila que le dernier col avant de retrouver la cote mediterannéene est derriere nous. Au fur et a mesure que l'on descend, la chaleur augmente. Polaires, gants et sous-vetements thermiques rentrent gentiment dans les sacoches. Fini les champs arides et la neige, revoila les oliviers, orangers et citronniers. C'est fou comme cela change vite!

Route majestueuse a la lueur d'une fin d'apres-midi

Fondue et blanc local nous font oublier le froid

Peu avant Adana, on s'arrete devant un petit café ou des hommes boivent des thés et jouent au okay (sorte de rami) et au bakgammon. On leur demande si on peut planter notre tente quelque part, mais c'est un appartement entier qui nous est ouvert pour la nuit. On leur dit que nos sacoches sont pleines de nourriture, mais c'est un petit resto offert ET un repas dans une famille qui nous attendent. Idem pour le petit-dej ou un immense plateau d'argent nous est servi avec toutes sortes de plats delicieux. La famille nombreuse est toute a nos soins et nous passons des heures ou rien d'autre ne compte que le moment present. Ces heures, on les garde au fond de nous, avec toutes les autres que nous a deja offert ce pays si chaleureux.

A Adana, c'est un professeur et deux de ses etudiants qui nous accueillent. Le centre de la grande ville bouillonne et on se perd dans les ruelles du bazar où fruits et legumes sont exposés sur des charettes que des chevaux attendent de ramener. La mosquee centrale est une des plus grandes du Moyen-Orient et ses 6 minarets se dressent majestueusement au milieu de la ville. On teste aussi le salgam, un jus de navet typique du coin. On ne fera pas le test une deuxieme fois... Le soir, les voisins montent dans "notre" coloc et le son d'une guitarre et d'un kanoun (instrument a cordes pincées) donnent des notes d'eternité au moment. Un de plus.

La grande mosquée Sabanci au centre d'Adana

Entre Adana et Marash, la petite route est aussi belle que montagneuse. On a choisi de contourner la route principale de la plaine et certaines rampes tres raides nous font presque regretter ce choix. Mais les descentes qui suivent, les rencontres effectuées et la fierté d'etre en haut nous confortent dans notre choix. Les nuits sont calmes malgré le hurlement des chiens sauvages qui sont toujours trop pres a notre gout. Notre nouvelle tente passe le test de la pluie avec une belle reussite et on se permet de dormir dans une petite mosquée bordant la route.


L'acceuil chaleureux des habitants, rencontrés au hasard d'une rue, d'un café ou d'un site Internet...


A Marash, on a la chance d'etre accueillis par Sabahattin qui nous emmene dans un excellent resto de la ville où on a droit a deux fourchettes et deux couteaux chacun! Ca change de la veille et de notre boite de pois chiches rechauffée et mangée sur des graviers dans le noir et dans le froid. Ce genre de constraste est génial dans un voyage. Tout est possible a tous moments, il suffit juste de laisser faire les choses et de voir ce qui voudra bien venir a nous. Notre hôte est tres sympa et c'est certainement l'un des Turcs les plus atypiques de son pays: agnostique, végétarien, gay et en plus il met sa ceinture! Il y en a peu des comme lui. C'est dans sa cave que nos velos se reposeront (qui a dit encore?) pendant que nous parcourrons le nord-est du pays avec un couple d'amis qui nous rejoint pour l'occcasion. Nous devrons y retrouver la neige et le froid. Tout change si vite.


On n'est pas seuls sur les routes!

PS: Aujourd'hui est un grand jour parce que Stan a gagn... heu parce qu'on a obtenu nos visas de 30 jours pour l'Iran! La suite du voyage promet de continuer dans la beauté!

dimanche 12 janvier 2014

Cappadoce et Istanbul

Apres quelques mois sur nos montures, on change de rythme, passant de notre binome a davantage de personnes avec la famille qui nous rejoint pour deux semaines.

On découvre les merveilleux paysages et formations de la Cappadoce. On se perd et on rêve dans les vallées enneigées aux formes enchanteresques. En quatre jours de balade, on a droit a une diversité étonnante de nouveautés.






La fondue partagée dans ce cadre et avec les proches retrouvés prend une nouvelle saveur (ainsi que le bon vin qui l'accompagne...).




Le grand instigateur de ce petit paradis visuel, c'est lui:



Le Mont Argeus ou Erciyes Dağı. Ce volcan trône majestueusement  sur l'oeuvre dont il est a l'origine de la base, c'est-a-dire la roche volcanique tendre qu'est le tuf. L'érosion de l'eau et du vent a accompli le reste.

Des formations rocheuses ont été creusées a certains endroits pour y créer des habitations troglodytes ou églises. Aujourd'hui, certaines de ces grottes  sont utilisées  comme grenier a foin ou box a cheval entre autre.




On découvre également une des trente cité souterraine de la région dans lesquelles les habitants venaient se réfugier en cas de menace extérieure. En se perdant dans les escaliers étroits reliant les étages, on peut observer les restes des différents aménagements comme des gardes manger, une presse a raisin pour faire le vin, des étables, cuisine ou encore école et bassin pour le baptême.


Apres ces quelques jours a rêver dans ces vallées, on fait deux jours de bus pour Istanbul avec un passage d'une matinée dans la cité de Safranbolou aux maisons ottomanes superbes.

On retrouve la ville d'Istanbul avec plaisir. Cette fois-ci, on entre dans les différents monuements et édifices "évités" lors de notre dernier passage. Aya Sofia, ou l'Eglise de la Sagesse Divine, qu'on essaie d'atteindre petit a petit, est d'une beauté saisissante. Un vrai chef-d'oeuvre.



On se laisse également charmer par la citerne-basilique, ancien réservoir  de la ville pouvant contenir  jusqu'a 80'000m3 d'eau acheminée d'un réservoir proche de la Mer Noire par un réseau de 20km d'aqueducs.



On passe nouvel an dans le quartier de Beyoğglu de l'autre coté du Bosphore ou les rues sont bondées. On retrouve un petit bar connu fort sympathique ou on danse avec une famille turque.
Quelques jours plus tard, on redécouvre ce quartier a lumiere du jour avec un grand plaisir. On n'y voyait que le coté sortie et shopping, mais au dela de l'artere principale de l'indépendance, on trouve des ruelles cachant des églises, des chocolatiers, une petit librairie au grand rayon francophone, des passages décorés finement.





Bien sûr, le Grand Bazar et celui aux épices, la gastronomie et les balades occupent la plupart de notre temps.

Sur l'Asie, apres s'être retrouvé dans les ruelles et avoir déguster un ciğköfte (l'un des seul "fast food" végétarien) au milieu d'un groupe d'adolsencents curieux en pause, on admire un petit bijou:








Une fois la famille de retour, on prend un bus de nuit pour Ankara. Malgré l'étonnement du vendeur de billet de bus sachant notre destination et nous demandant "mais pourquoi??",  on apprécie la visite de cette capitale avec Nicolas, notre hôte warmshowers, s'apprêtant lui aussi a partir  pédaler sur les routes du monde avec sa femme.
On se rend compte encore davantage de l'admiration que les Turcs portent a Atatürk en visitant son gigantesque mausolée.




Depuis hier, nous voila de retour en Cappadoce ou on a retrouvé nos papillons. Ils sont un peu rouillés et se réjouissent autant que nous de reprendre la route demain. Auourd'hui, on a encore profité d'être la pour se balader dans la magnifique vallée blanche ou vallée de l'amour et découvrir les superbes fresques des églises troglodytes du musée en plein air de Göreme