dimanche 8 juin 2014

Les Papillons prennent leur envol


Ca y est, ca faisait des mois qu'on en parlait, qu'en on revait et qu'il nous inquiétait aussi, et on a fini par l'atteindre, le Turkmenistan. 

Avant cette folle traversée, trois jours superbes plein de surprises entre Mashad et la frontiere. Un paysage bien constrasté entre champs, collines aux couleurs changeantes, désertiques et verdoyantes, belles formations calcaires.










Dans un village a l'air abandonné, on ne résiste pas a un petit détour, afin de découvrir  le caravansérail de Robat Sharaf, chef d’oeuvre de plus de 800ans, au milieu d'une plaine aride. On se prélasse la quelques heures en milieu de journée en attendant que le soleil tape moins. Quand on reprend, c'est le vent de travers qui nous met presque a terre. Pas toujours facile de gérer avec les éléments naturels. 





Sur cette route, on est toujours a la recherche de mini-échoppes ou on peut trouver des boissons fraiches. Un coca sortant du frigo prend beaucoup de valeur a nos yeux. Un matin, on a droit a un petit déjeuner improvisé sur le bord de la route, l'Iranien nous ayant invité vers lui, son thermos de thé a la main. 




Jour J-1, on se repose l'apres-midi a Sarakhs, la ville frontiere. On prévoit 10 litres d'eau chacun en prévision du lendemain. Nos papillons n'ont jamais été si chargés depuis le début du voyage.




Jour J, a 7h45, on est a la frontiere iranienne, en principe ils ouvrent a 8h mais on est vendredi ( équivalent du dimanche chez nous...). Ce n'est donc pas avant 9h qu'on peut avoir un douanier et pas avant midi qu'on peut enfin entrer en territoire turkmene après avoir du rester bien patient de la lenteur des procédures et a devoir faire et défaire notre chargement pour qu'ils vérifient le contenu de nos sacoches. Ils allaient jusqu’a regarder dans les paquets de cigarettes des gens qu’on voyait passer avant nous.

On se décourage un peu. Il faut dire que chaque minute est précieuse dans ce pays, avec un visa de transit de 5 jour et presque 500km a parcourir dans le désert en grande partie. La c’est déja une demi-journée en moins. Il faudra qu'on double la cadence habituelle journaliere, pas une mince affaire pour les lents cyclo que nous sommes. 


A la frontiere, on est content de rencontrer Thierry, un cyclo Francais parti il y a 3 mois de chez lui. On parcourra ces cinq jours avec lui et il nous sera d'une grande aide notamment pour faire la locomotive contre le vent par moment. C’est intéressant de partager ces experiences de voyages et de comparer  les styles de chargement par exemple. On se sent particulierement lourds…

Les 100 premiers km se font sur une route defoncée. On slalome du mieux qu’on peut entre les nids de poule ou plutot des nids d’éléphants ici.




On atteint la ville de Mary, assez surprenante, ou d'énormes batiments plutot neufs ne semblent pas s'accorder dans le décor. Leurs alentours sont déserts. L'ancien président, Niazov, voulait faire l'age d'or du pays et se vouait au culte de sa personnalité. Il a changé les noms des jours et des mois par des noms de sa famille et de ses amis et on voit sa photo partout en grand.  Pour ne citer que quelques regles (absurdes) imposées, on peut noter l’interdiction d’écouter de la musique en voiture ou l’interdiction les ballets de danse. Ce dernier président est décédé mais le nouveau reste un dictateur. Aucune liberte d'expression pour ce people a qui le président offre  l’électricité et le gaz, le pays en étant riche.




On a plaisir a parcourir un moment le marché de cette ville ou la plupart des femmes portent des longues robes tres saillantes. Il semblerait que cela aussi soit imposé. 

On rentre après a proprement parlé dans le désert du Karakom, des dunes sableuses recouvertes de quelques petits arbustes supportant certainement mieux la chaleur que nous. On voit des dromadaires le long de la route, ca nous plonge au temps des caravanes.




Les quatres matins dans ce pays, le réveil sonne a 4h30. Ces petites nuits sont compensées par les longues pauses de midi a l’ombre permettant de ne pas rouler en plein cagnard. Puis on continue jusqu’au coucher du soleil. On n’a pas l’habitude de ce rythme mais c’est aussi un beau défi.



Les kilometres ne défilent pas aussi vite qu’on le voudrait avec le vent qui vient nous titiller le bout du nez et pas le dos. Chaque soir, on essaie de se convaincre qu’il tournera durant la nuit, mais non, rien n’y fait.
Un soir, on campe a coté d’un petit café. Une biere pour l’apéro, ca faisait des mois qu’on n’avait pas eu droit a ca. On savoure chaque petit plaisir. Les gens ont l’air tres sympathiques, mais ca a un coté frustrant de devoir tracer comme ca sans pouvoir prendre le temps de s’arreter davantage. Ce pays mériterait qu’on y passe plus de temps, et pas seulement pour avoir des journées a moins de kilometres.




Dernier jour, on se sent pret pour les 65km qu’il nous semble devoir encore faire jusqu’a la frontiere selon la carte. Trouver sa route n’est pas une mince affaire en entrant a Turkmenabat, la derniere ville avant le poste-frontiere. Pas un panneau, a chaque croisement on s’arrete, mais ce n’est pas toujours les memes directions qu’on nous donne. Apres la traversée de l’Amour, et 10km particulierement éprouvant, en fin de journée, on atteint enfin cette frontiere a l’air assez sauvage. On ne s’attendait pas a ca.
35km en plus que prévu, on ne sait pas tres bien d’ou ils viennent, mais le plus important, c’est d’etre la, en Ouzbekistan. On a l’impression de planer et on pose notre tente la, quelques centaines de metres après la frontiere a la tombée du jour. On est fiers d’avoir fait cette traversée, on se réjouit de prendre une douche et de découvrir plus tranquillement les beautés de l’Ouzbekistan. 






3 commentaires:

Cédric a dit…

Bien joué les sportifs!

Myriam a dit…

B*R*A*V*O !

Ici il fait aussi chaud chaud chaud mais on ne pédale pas (en tout cas pas autant) et la bière est au frigo!

Merci pour vos magnifiques photos qui nous font voyager un peu aussi!

Joris a dit…

Chapeau bas!

C'est génial! Quelles belles photos!

Au plaisir de vous revoir! =)

Joris