dimanche 1 décembre 2013

Entre mer et montagnes

Entre Pamukkale et Fethiye, nous choisissons de suivre une petite route qui traverse les montagnes. Nous passons 5 jours magnifiques dans des décors sauvages ou les villages se preparent a la venue de l'hiver. La brume joue a cache-cache avec la route pendant que nous essayons de deviner ou se trouve le col. Les soirs, nous dormons en pleine nature ou dans une maison en construction (un orage a éclaté cette nuit la!) et nous nous sentons totalement libres. Depuis le dernier col a 1500m, nous nous laissons descendre jusqu'au bord de la mer pour ce qui est la plus grande descente de notre voyage jusqu'a présent. Sur les derniers km, nous partageons la route avec Adam, un Australien qui voyage a velo en Turquie et avec qui nous prenons une chambre a Fethiye.

La route et la brume

Fethiye marque le debut de la voie lycienne, un sentier pedestre qui longe la mer jusqu'a Antalya, a 500km. Nous suivons ce sentier, mais sur la version route. Quoique parfois la route ressemble plus a un sentier (voir video ci-dessous)... Les paysages superbes s'enchainent au milieu des restes de la civilisation lycienne. Entre mer et montagnes, nous pedalons a un rythme qui est proche de celui d'un randonneur. D'ailleurs, les trois premiers soirs, nous dormons aux memes endroits qu'un Allemand qui, lui, marche...

Tombeaux lyciens gravés dans la roche

Nos papillons volent presque sur l'eau



















D'abord il y a les villes fantomes. En premier, celle de Kayakoy, dont tous les habitants grecs ont quitté les lieux en 1923 suite a l'Indépendance grecque. Personne n'est venu s'y installer par la suite et maintenant ce ne sont plus que des murs en pierres, colonnes et restes de peinture. Impressionant. Puis, celles de Hisarönü et Olüdeniz, dont tous les touristes estivaux ont quitté les hotels, bars, restaurants et agences de tourisme. Tout est fermé ou en travaux jusqu'au mois de mai de l'année prochaine. Impressionant ou affligeant, difficile de choisir.



Sur le site de la Chimere, les flammes sortent directement du sol


Dans un petit village en fin de journée, on cherche un abri pour la nuit (notre tente n'est plus 100% étanche...). Deux petites filles de 10 ans, des jumelles, nous embarquent et nous ramenent chez elles. Cela semble naturel pour la mere et la petite soeur qui donnent vite un petit coup de balais avant qu'on entre. On est installé dans le salon ou un feu chauffe la piece. Les filles font leur devoirs et on les aide en maths, langage universel par excellence! Plus tard, une nappe blanche est déposée sur le tapis et on nous amene un grand plateau. Soupe aux pois, gallettes de pain, olives, fromage, oeufs et miel. Tout est fait maison et nous mangeons avec un grand sourire. Les filles rayonnent, heureuses de partager un moment avec deux touristes et de pouvoir exercer leur anglais debutant. Nous rayonnons, heureux d'avoir trouvé dans cette maison bien plus qu'un abri pour la nuit.

Avec la famille Oral, nous passons des heures géniale a nous poser des questions en turc.

Jusqu'a Antalya, nous rencontrons chaque jour un beau paysage, une belle personne, ou un bon repas. Avec un moins un de ces trois éléments, c'est facile de pédaler et de gravir les nombreuses pentes qui bordent la mer. Petites criques ou l'eau turquoise est entouree de parois orangées, forets de pins a l'odeur agréable, flammes naturelles de la Chimere qui sortent directement du sol, route qui longe la mer avec en arriere-fond des sommets enneigés a 3000m. Et toutes ces rencontres qui jalonnent notre parcours et qui sont l'ame de notre voyage. Mustafa et Metin qui ouvrent la petite maison du barbier pour que l'on y dorme a l'abri de la pluie, entre les miroirs et les rasoirs; Jaffer et Sultan, restaurateurs a Kaş, qui nous invitent a passer la nuit chez eux; Hassan dont la spécialité a base d'oeufs et de fromage est un delice pour les végétariens et les autres; Kazim avec qui les thés bus au lever du soleil sur la plage de Kemer ont pris une autre saveur; Sarah et Rejdet, un couple de Suisses qui roulent avec leur camionnette bleue et qui nous ont offert un expresso au bord de la route.

Kazim, le garde du port qui nous offre des thés bien sucrés

Nous sommes maintenant a Antalya ou nous profitons de la nourriture et des ruelles de la ville. C'est la derniere fois que nos vélos voient la mer (normalement...). La suite devrait etre plus froide, moins seche, mais surement tout aussi belle!

Les bateaux prets a gravir les montagnes!

3 commentaires:

Cédric a dit…

Toujours superbe!! Grand plaisir de vous suivre! Ca fait envie...

Justine GdC a dit…

Coucou, coucou!!!!
Cette partie de votre voyage a l'air juste magnifique! Je suis contente de m'en aller un peu en Afrique pour ma thèse, car sinon je serai bcp trop jalouse :-) Vous me manquez!!!! Un gros bisou!!

Corrèze a dit…

Superbe...passionnant et magnifique! Merci de nous faire partager ces aventures au jour le jour :D