C´est
avec une certaine excitation que nous enfourchons nos Papillons à
nouveau après 3 mois de vadrouille sac au dos. Quel plaisir de se sentir à nouveau libre comme l'air.
Nous
réalisons rapidement que les petites routes de la carte ne sont pas
vraiment goudronnées mais les pneus ont en déjà vu d'autres et ont l'air de
tenir encore le coup pour ces derniers kilomètres ! Les paysages traversés sont plutôt plats et variés, entre champs
verts ou jaunes ou superbes forêts inondées.
Parfois un petit lac apparait est promet un bel endroit pour planter la tente et se débarbouiller. On redécouvre les joies du camping sauvage, le simple bonheur des bonnes cornettes au fromage. Lors de notre première nuit sous tente on dort près de 12h, il faut croire que notre corps a vraiment besoin de se remettre à ce rythme.
A plusieurs reprises, on se retrouve nez à nez avec des chevreuils ou des lièvres. Et quand ce n'est pas à hauteur d'yeux qu'on aperçoit des animaux, il suffit de lever la tête ou d'ouvrir les oreilles. Les
nids de cigogne sont nombreux et leurs habitantes également. On les
voit et surtout, on les entend craqueter.
Entre la paisible ville de Riga et la frontière lettone, on s'arrête dans un palais du 17ème siècle d'un duc russe et de style rococo. En cette journée du 1er mai, c'est
la sortie pour un grand nombre de famille dont le style contraste "un
tout petit peu" du nôtre... On s'imagine déjà
trouver une telle maison en Suisse avec salle de bal et grand jardin.
Dans
toute cette douceur du retour en Europe, il y a aussi des jours moins
évidents quand le vent s'en mêle, accompagné de la pluie, notre
monture se transforme en chenille plutôt qu'en Papillon léger. Les
palles des moulins n'étant pas de notre côté, nous nous disons que ce n'est pas juste un manque de chance, mais que le vent doit être constamment contre.
On
en profite pour jeter un coup d'œil à la curiosité du coin, la
Colline des Croix, plutôt insolite. Plus
de 150'000 croix de toutes tailles, de tous styles et maintenant de
toutes nationalités s'amoncellent sur une petite colline. Cela a
commencé au 14ème siècle en signe de la résistance pacifique des
Lituaniens catholique face aux menaces qui pesaient sur eux, puis
durant l'occupation soviétique.
Les Lituaniens sont attachés à leur identité, leur religion et
leurs racines et ils ont continué à planter des croix là malgré que
les Soviétiques ont rasé à plusieurs reprises les croix du site.
Grâce au réseau warmshowers, on
a la chance d'être accueilli chez les
parents de Tadas dans la campagne lettone. Même s’il n'est pas toujours présent, sa Maman
est ravie d’accueillir des cyclistes depuis que son fils lui a
raconté son voyage à vélo. Elle peut ainsi échanger et apprendre
des nouveaux mots d'anglais. Elle et son mari ont décidé de devenir
fermiers après la séparation du pays avec l'Union Soviétique. Ils
ont une centaine de vaches, vendent leur lait et nous font goûter du
fromage frais pour notre plus grand bonheur. Nous sommes bien impressionnés par ce changement de vie radicale pour ce couple.
Arrivés
à Varsovie, on est logé chez Joana, Saulius et Igor leur fils de 4
mois.
Sébastien
a mal aux genoux depuis qu’on a remonté nos vélos à Riga. Il
aimerait profiter de cet arrêt en capitale polonaise pour modifier la hauteur de sa selle. Avec notre hôte, ils essaient de la déplacer
mais rien n’y fait, elle ne veut pas céder d’un millimètre et à
force de tirer dessus, le tube finit par se briser… Il n’est pas évident de trouver un magasin de vélo qui
accepte de toucher à ça, c'est moins évident que ce qu’il n’y
parait. Un mécano s’y mettra au tournevis et au marteau tel un
sculpteur pour casser une partie du tube de selle et en emboiter un neuf. Ouf,
on se demandait presque s’il fallait finir le voyage en danseuse
ou à pied !
Une
semaine en République Tchèque et la visite de la belle Prague avant
d’arriver en Bavière. Nous sommes contents de retrouver une langue
connue. Beaucoup de frontières ont été traversées ces derniers
mois et à part bonjour et merci en langue locale, nous ne pouvions guère plus avoir de conversation en restant si peu de temps. Avec
l’allemand, on peut facilement échanger quelques mots en bord de
route avec pêcheurs, randonneurs ou cyclistes.
Un petit passage par-dessus le Danube et nous suivons l’Isar en direction de Münich. On passe devant la maison où Séb a passé son année d’Erasmus. Un jeune gars sort sur la terrasse et nous pose quelques questions. Il nous invite pour un café qu’on accepte volontiers. Au cours de la discussion, on se rend compte que lui aussi aimerait partir pour un long voyage à vélo ! Il en a un tout neuf, équipé très similaire aux nôtres et n’attend plus que le départ ! Quelle jolie coïncidence. Pour nous, le voyage se termine bientôt et pour d’autres, c’est bientôt le début.
Pont Charles, Prague |
Un petit passage par-dessus le Danube et nous suivons l’Isar en direction de Münich. On passe devant la maison où Séb a passé son année d’Erasmus. Un jeune gars sort sur la terrasse et nous pose quelques questions. Il nous invite pour un café qu’on accepte volontiers. Au cours de la discussion, on se rend compte que lui aussi aimerait partir pour un long voyage à vélo ! Il en a un tout neuf, équipé très similaire aux nôtres et n’attend plus que le départ ! Quelle jolie coïncidence. Pour nous, le voyage se termine bientôt et pour d’autres, c’est bientôt le début.
A
la sortie de Münich, un jeune homme rentre de son bureau à vélo
et se met en parallèle de nous sur la voie cycliste, le temps de
discuter un moment. Au moment où nos routes se séparent, il nous
propose de venir souper à la maison. Lui-même a pris la route en
voiture deux ans auparavant en direction de l’Iran. Nous avons de quoi
échanger et partager nos souvenirs de ce merveilleux pays. Le souper
se prolongera en nuit, sur nos matelas dans son studio. Cette
rencontre et invitation spontanée ici nous touche particulièrement.
Nous
traversons la Bavière le long de pistes cyclables arpentées par de nombreux
cyclistes. Familles, solo, couple, vélos plus ou moins récents, électriques de plus en plus, on trouve de tout. De là, c’est aussi les
premières vues sur les Alpes, ce qui me provoque quelques petites
crises d’exclamations je l’avoue.
Première vue sur les Alpes, en Bavière |
Nous atteignons les hauteurs du lac de Constance avec une vue plongeante sur la Suisse, quittée il y a maintenant deux ans. Quelle émotion de se dire que dans quelques heures, nous serons à nouveau en terre helvétique. Il y a quelques mois, lorsque nous avons décidé qu’il était temps de prendre la route du retour, nous nous sentions prêts. Maintenant que la Suisse est à portée de roue, on se demande si on l’est vraiment…
Nous
arrivons à Lindau où nous retrouvons des amis avec qui nous
avons un grand plaisir à partager quelques heures. Revoir les
proches, en voilà un bon élément pour la motivation du
retour.
Nous sommes de retour en Suisse!